Physique fondamentale

Course aux lasers extrêmes : un Nobel Français, mais aussi des contributions ONERA

Le français Gérard Mourou vient de recevoir le prix Nobel de physique 2018. Il partage cette récompense avec la canadienne Donna Strickland, pour avoir inventé en 1985 la technique d’amplification à dérive de fréquence appelée CPA (chirped pulse amplification) permettant la montée en puissance des lasers – jusqu’à dépasser le PétaWatt (1015 W) !

Dans cette course aux lasers extrêmes, Gérard Mourou a également initié en 2005 un consortium CAN (Coherent Amplification Network), intégrant le département d’optique de l’ONERA, pour explorer une nouvelle idée, appelée combinaison cohérente : il s’agit de faire coopérer un très grand nombre de lasers fibrés (dans l’idéal, plusieurs milliers) et de les mettre en phase. La métrologie de ces faisceaux, avant et après correction, est faite à partir d'une technique inventée et brevetée à l’ONERA, acteur reconnu dans le domaine des lasers et de leurs applications.
Cette technique découle de travaux en interférométrie pour les lasers hyper-intenses menés en commun avec Gérard Mourou et ses équipes depuis les années 1995. Sur l’exploitation de cette technique, les travaux de Gérard Mourou ont fait l’objet de plusieurs publications avec des chercheurs de l’ONERA :


ICAN as a new laser paradigm for high energy, high average power femtosecond pulses, W.S. Brocklesby, J. Nilsson, T. Schreiber, J. Limpert, A. Brignon, J. Bourderionnet, L. Lombard, V. Michau, M. Hanna, Y. Zaouter, T. Tajima, Gérard Mourou, The European Physical Journal Special Topics, May 2014, Volume 223, Issue 6, pp 1189–1195

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Highly scalable coherent fiber combining using interferometric technique , M. Antier, J. Bourderionnet, C. Larat, E. Lallier, E. Lenormand, J. Primot, G. Mourou, and A. Brignon CLEO: 2013 OSA Technical Digest (online) (Optical Society of America, 2013), paper CW3M.4,

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Le pari de l’ONERA : recherche amont et appliquée

 


Des chercheurs ONERA cosignataires de publications de scientifiques nobélisés ? Rien d’étrange là-dedans : l’ONERA se targue d’être un pont entre la recherche et l’industrie et c’est le cas puisqu’il mène de la recherche appliquée. Oui, mais pas que : il ne cesse de mener, en parallèle, des travaux de recherche académique ou dite « fondamentale ». Et c’est justement grâce à sa connaissance toujours plus pointue des disciplines qu’il peut résoudre les problématiques des industriels.
L’ONERA collabore ainsi avec les plus illustres écoles (Polytechnique, Centrale, ISAE-SUPAERO, Centrale SupElec, entre autres) ainsi qu’avec des universités françaises et dans le monde.  
Rappelons que la formation par la recherche fait partie des missions de l’ONERA. Il accueille de nombreux doctorants, qui favorisent le ressourcement des connaissances et des méthodes.
En 2017, l’ONERA comptait 291 doctorants, et 72 thèses y étaient soutenues. Pour les encadrer, il disposait de 93 docteurs HDR (habilitation à diriger des recherches).

 

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