Le 1er décembre 2021, le consortium européen mené par Naval Group Belgium a lancé le projet MIne RIsk CLearance for Europe (MIRICLE). Objectif : atteindre une capacité européenne et souveraine dans la future guerre des mines et ouvrir la voie à la prochaine génération de solutions de contre-mesures "made in Europe". L'ONERA participe au projet.
La réunion de lancement a eu lieu le 1er décembre 2021 avec les 19 partenaires de MIRICLE. Ce projet, de 24 mois, a été sélectionné et a obtenu la convention de subvention dans le cadre du programme européen de développement industriel de la défense en juillet 2021 par la Commission européenne et approuvées par les États membres.
Avec la menace croissante des mines et des engins explosifs improvisés présents dans tous les conflits impliquant des forces navales, les pays doivent renforcer la protection de leur domaine maritime, assurer la protection de leurs actifs et sauvegarder la liberté de navigation civile. À cet égard, les contre-mesures contre les mines (MCM) connaissent une transition opérationnelle majeure, passant d'une chasse aux mines traditionnelle à une solution innovante sans pilote et autonome.
Pour répondre aux futurs besoins des marines européennes, un consortium dirigé par Naval Group Belgium a été sélectionné par l'Union européenne pour définir et développer une feuille de route technologique et capacitaire pour la prochaine génération de capacités européennes de lutte contre les mines maritimes. Connu sous le nom de MIRICLE (Mine Risk Clearance for Europe), le projet de 24 mois est parrainé par la Commission européenne et huit États membres de l'Union européenne dans le cadre du programme européen de développement industriel de la défense (EDIDP).
Le consortium MIRICLE est composé de 19 partenaires représentant 10 pays : Belgique, Estonie, France, Grèce, Lettonie, Pologne, Portugal, Roumanie, Espagne et Pays-Bas. La Belgique est la nation pilote et Naval Group Belgium est le coordinateur du consortium. Naval Group Belgium facilitera le rassemblement et les travaux menés par les partenaires via son Laboratoire MCM, récemment lancé dans ses locaux à Bruxelles spécialement pour soutenir les projets collaboratifs de R&D. Tous les membres belges de MIRICLE font partie du MCM Lab.
Les marines étant convaincues que la lutte contre les mines est un problème européen mondial et que les développements doivent englober différentes visions, il a été décidé d'aller plus loin dans le projet en cours sur le terrain et de rassembler des partenaires européens clés et des marines afin de créer le la communauté de demain de MCM et de répondre à l'appel de la Commission européenne. En sélectionnant le consortium MIRICLE, l'Union européenne contribuera considérablement au renforcement du développement des capacités dans ce domaine ainsi qu'à une meilleure intégration de la base technologique et industrielle de défense de l'UE.
MIRICLE permettra des améliorations significatives pour mener à bien toutes les missions MCM et permettra plus particulièrement aux marines européennes de bénéficier des capacités militaires de lutte contre les mines les plus élevées et les plus interopérables, conformément aux recommandations de l'OTAN. Ces innovations viendront compléter les principaux composants de la guerre des mines, constitués du navire Mine Counter Measure (MCM), de la "boîte à outils" composée de véhicules sans pilote et de robots et du système de gestion de mission, du réseau de communication et de la prise de décision basée sur l'intelligence artificielle. Ces aspects sont surveillés avec une approche cyber.
Plus précisément, le projet MIRICLE a trois objectifs :
- Fournir une définition et une évaluation complètes et prospectives des technologies MCM
- Elaborer une feuille de route de développement technologique pour les solutions de contre-mesures de nouvelle génération, qui corresponde aux plans d'approvisionnement des États membres et ouvre la voie aux futurs développements du Fonds européen de la défense (FED)
- Coordonner le développement de nouveaux types d'actifs interopérables (navires) et de la boîte à outils MCM
Ce projet couvrira des activités d'étude, de conception, de prototypage et de test, toutes dédiées au renforcement de la coopération R&D et de l'excellence technique dans la lutte contre les mines des pays européens. Les marines européennes renforceront ainsi leurs capacités MCM pour suivre le rythme d'une menace de mines complexe, omniprésente et en constante évolution.
Géraldine Dupin, coordinatrice du projet MIRICLE pour Naval Group Belgium a déclaré : « Nous sommes fiers de diriger ce consortium unique de partenaires européens pour développer une solution innovante de lutte contre les mines navales et ouvrir la voie à la prochaine génération de solutions de contre-mesures « made in Europe ». et bénéficier d'un tel soutien de la part des marines européennes. Ensemble, nous nous engageons à aider la communauté navale européenne à poursuivre le développement d'une capacité révolutionnaire d'action contre les mines ».
La force du consortium mené par Naval Group Belgium est qu'il comprend des partenaires aux compétences technologiques complémentaires et aux approches innovantes. Il favorisera et stimulera une collaboration étroite entre l'industrie et les partenaires de recherche afin de poursuivre les activités de R&D dans le but d'accélérer le développement d'innovations et de préparer l'évolution des systèmes de guerre des mines dans le temps.
Ensemble, les partenaires de MIRICLE amélioreront les boîtes à outils MCM pour les amener à un plus haut degré de maturité en développant une instrumentation des champs de mines pour optimiser la navigation et la communication, optimisant ainsi la détection, l'identification et la neutralisation des mines.
Les navires bénéficieront également d'innovations grâce au développement de plateformes (semi)-autonomes Mine Countermeasures Vessel (MCMV), à l'amélioration de l'interopérabilité et de la standardisation, ainsi qu'au développement d'un système de gestion de mission intelligent multi-UxV évolutif et d'un système évolutif de lancement et de récupération UxV (LARS) à bord de la plate-forme et de l'amarrage.
Les partenaires du consortium MIRICLE mené par Naval Group Belgium sont :
- Eca Robotique (France)
- Groupe Eca (Belgique)
- Thales (France)
- Cafa Tech (Estonie)
- TNO (Pays-Bas)
- Forceapp BV (Pays-Bas)
- Services d'applications spatiales (Belgique)
- Elwave SAS (France)
- Sociedad Anónima de Electrónica, Submarina SME, SAES (Espagne)
- Vlaams Instituut voor de Zee, VLIZ (Belgique)
- TERRA SPATIUM SA (Grèce)
- Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales, ONERA (France)
- DotOcean NV (Belgique)
- Ośrodek Badawczo-Rozwojowy Centrum Techniki Morskiej SA, CTM (Pologne)
- SISTRADE SOFTWARE CONSULTING SA (Portugal)
- Belss Ltd (Lettonie)
- Agenţia de Cercetare pentru Tehnică şi Tehnologii Militare - Agence de recherche sur les équipements et technologies militaires, METRA (Roumanie)
Le projet MIRICLE a reçu un financement du Programme européen de développement industriel de la défense (EDIDP) dans le cadre de la convention de subvention n° [Projet EDIDP-UCCRS-MCM-2020-061-MIRICLE]. Cette communication ne reflète que le point de vue de l'auteur ; la Commission n'est pas responsable de l'usage qui pourrait être fait des informations qu'il contient.
