Anne, adjoint de gestion Département aérodynamique, aéroélasticité, aéroacoustique

Anne, Adjoint de gestion Département Aérodynamique Aéroélasticité et Aéroacoustique (DAAA)Anne, quel est ton parcours ?

Je suis diplômée de l’Université des sciences et technologies de Lille (thèse de doctorat sur les écoulements turbulents obtenue en 1997) et de l’Institut Von Karman (diplôme d’ingénieur européen en Mécanique des Fluides, option turbomachines, obtenu en 1990) Rhode-Sainte-Genèse, en Belgique. Repérée par un scientifique de l’ONERA, lors de mon cursus belge, j’ai été embauchée au centre de Lille en 1991. Celui-ci m’a ensuite proposé de faire une thèse à l’ONERA, tout en donnant des cours et travaux dirigés à l’École Centrale de Lille. Spécialisée en vélocimétrie par images de particules (PIV), je suis devenue "Madame PIV" entre 1997 et 2017, seule femme à choisir cette discipline à l’époque. J’ai coopéré avec mes homologues allemands, italiens et néerlandais dans le cadre des programmes européens EUROPIV et EUROPIV2 (développement de la performance de la PIV pour la recherche et l’industrie) et de nombreux experts internationaux. J’ai œuvré dans beaucoup de souffleries de l'ONERA et d’Europe. J’ai présenté les résultats de notre équipe en congrès dans le monde entier, jusqu’en Corée du Sud.

De quoi es-tu fière ?

J’ai beaucoup aimé les programmes EUROPIV et EUROPIV2, les coopérations internationales avec la NASA, dédiées à l’étude de dépôts de glace sur profils d’aile d’avion… Et puis les expérimentations que nous avons menées pour l’A380 au B20 (installation d'essais en vol libre de grandes dimensions), avec le catapultage de maquettes pour l'identification des tourbillons de sillage. Airbus nous avait chaleureusement remerciés.

En quoi consiste ton métier aujourd’hui ?

Après vingt ans d’exercice, j’avais à peu près fait le tour de mon domaine d’expertise. J'ai décidé de changer de fonction. L’Adjoint de gestion de mon département, sur le départ, m’a proposée de prendre sa suite. J’ai accepté avec enthousiasme ! Cette mobilité a été une vraie opportunité. J'ai découvert la gestion financière et commerciale de nos études, et j'ai acquis une vision plus globale de notre activité scientifique. Je gère ainsi quatre unités, sous l'égide de notre Adjointe Opérations.

J'établis avec mes collègues le budget prévisionnel dont j'opère le suivi, une fois validé, et le programme de recherches annuel. J’annualise celui-ci et surveille les quota d’heures alloués correspondants.  Je fournis les indicateurs nécessaires aux chefs d’unités et responsables d’études. Je participe à l’élaboration de nos offres commerciales, de la création à l’envoi à nos clients et jusqu'à la contractualisation. Je réalise la planification et l’avancement technique des études. Je réalise des tableaux de bord, en soutien aux chefs d’unités de recherche, aux responsables de projets européens...

Pourquoi travailler à l’ONERA est-il intéressant pour toi ?

Parce que tu peux y concilier une vie professionnelle intense et une vie de famille harmonieuse ! J'ai été chercheur, j'ai enseigné avec bonheur à l'École Centrale, à l'École des hautes études d'ingénieur (HEI) et à l'Institut aéronautique Amaury de la Grange, en BTS et cursus pilote de ligne ; j'ai également pu passer mon brevet de pilote ULM. Ma passion pour le pilotage m’a d’ailleurs conduite sur les pas des pionniers de l’Aéropostale, jusqu’à Saint-Louis du Sénégal, en passant par le musée Antoine de Saint-Exupery à Dahkla, lors du raid Mermoz effectué en mai 2019, avec une cinquantaine de participants (27 aéronefs). À mon emploi actuel, je cumule la fonction de secrétaire du Comité social et économique de notre établissement. Mes enfants sont bien dans leur peau et voir leur mère épanouie les rend heureux.

Je travaille de façon conviviale, avec des passionnés ! Il m’est arrivé de faire des campagnes d’essais à Modane et d’y rencontrer des clients avec lesquels nous avons œuvré d’arrache-pied toute la journée et passé la soirée autour d'un barbecue et d'autres avec qui nous avons fait une via ferrata… Il y a peu, j’ai invité quelques jeunes collègues spécialisés en simulation numérique à découvrir le vol en autogire en aéroclub. Ils ont même pu piloter en double commande ! Tout cela facilite les relations, et le travail.

Il faut enfin indiquer l’opportunité qu’offre l’ONERA de nous former, tout au long de notre carrière, pour développer nos compétences. C’est motivant !