Florian, peux-tu nous parler de ta mission à l’ONERA et de ton interaction avec d’autres métiers et Départements ?
Mon métier consiste à dessiner et à concevoir des maquettes d’essais en 3D, afin de réaliser ensuite des supports de discussion pour les projets d’essais. Je peux être amené à travailler sur plusieurs projets en même temps. Suivant les types de projets, soit je dois faire évoluer des maquettes existantes, soit je dois partir d’une feuille blanche et là c’est la création totale ! Une fois la maquette 3D finalisée, la partie mise en plan de la maquette (2D) est généralement sous-traitée, ainsi que la fabrication de celle-ci, auprès de prestataires spécialisés. Du coup je me déplace auprès des fournisseurs pour réaliser le brief et suivre les projets. J’aime cet aspect relationnel lié à mon métier. J’ai par ailleurs beaucoup d’interaction avec les autres Départements ; depuis 2017, par exemple, je travaille avec le DTIS sur un projet de grande envergure commandé par la DGA.
Ta passion, c’est de participer à la réalisation de prototypes pour des projets d’avenir. Peux-tu nous en dire plus ?
A l’ONERA nous travaillons sur de la recherche fondamentale, et ce travail en amont est très enrichissant parce qu’il peut déboucher sur des applications diverses et variées. J’ai par exemple travaillé sur le projet Stratofly H2020, qui a pour but d’étudier et d’optimiser le fonctionnement des engins hypersoniques, au sens large, pour le transport civil du futur. Je suis parti d’une maquette existante LAPCAT II, je l’ai faite évoluer et y ai intégré diverses mesures et équipements supplémentaires utiles ensuite au suivi du fonctionnement des moteurs. Il m’arrive également d’utiliser un logiciel de simulation pour valider la tenue mécanique et thermique de certaines piècesdu montage d’essai. Je trouve que c’est très valorisant de participer à la réalisation de prototypes qui auront des applications dans le domaine des réacteurs civils, militaires ou spatiaux du futur. C’est aussi très enrichissant de pouvoir capitaliser ses connaissances progressivement sur la base de retours d’expérience.
Quel est ton parcours et comment as-tu rejoint l’ONERA ?
J’ai obtenu un bac technologique STI Génie Mécanique puis j’ai poursuivi vers un BTS Conception de Produits Industriels, puis une Licence dans la conception mécanique à l’IUT de Cachan. J’ai pu rejoindre l’ONERA juste après mes études, un peu par hasard d’ailleurs ! En effet j’ai découvert l’ONERA par un voisin à qui j’avais demandé de relire mon rapport de soutenance pour la Licence. Il m’a parlé d’une offre d’emploi pour un poste au Bureau d'Etudes au DMPE, je me suis dit « pourquoi pas ? ». Cela fait 10 ans que j’y travaille et j’y suis très bien.
Quels sont selon toi les qualités d’un Technicien à l’ONERA ?
Le sens de l’écoute et la prise en compte du retour d’expérience des précédentes études : tout ce qu’on produit en 3D finira sur des installations qui évoluent sans cesse. Du coup il faut adapter nos prototypes au fur et à mesure, en fonction aussi de ces équipements. Aujourd’hui par exemple je suis très attentif aux conseils et à l’expérience d’un ancien technicien promu "cadre technique" monteur d’essais. Dernièrement il m’a communiqué de précieuses données sur l’emboitement de tronçons cylindriques d’une maquette en cours de conception. Car dans mon métier, tout se joue à 1 millimètre près, ou dixième de millimètre, entre deux pièces ! Ceci m’a évité de partir sur une mauvaise piste et m’a permis de respecter les délais ! Et surtout, une fois les pièces usinées et prêtes pour le banc d’essai, c’est plus compliqué de revenir en arrière. La communication est primordiale.
Comment vois-tu ton avenir professionnel à l’ONERA ?
Jusqu’ici j’ai eu la chance de pouvoir travailler sur des projets de A à Z, en complète autonomie. J’ai également encadré un stagiaire en DUT et j’ai pris un réel plaisir à transmettre mes connaissances. Aussi dans quelques années j’aimerais devenir Cadre technique, qui me paraît être une évolution naturelle de mon parcours en interne.
