Mario, docteur en ingénierie aéronautique spécialisé dans l’automatique et mécanique du vol, au Département traitement de l’information et systèmes

Mario, docteur en ingénierie aéronautique spécialisé dans l’automatique et mécanique du vol, au Département Traitement de l’Information et Systèmes (DTIS)Mario, pourquoi as-tu choisi d’être ingénieur ?

Grâce à un environnement familial très stimulant, j’ai été attiré très jeune par l’informatique et l’aérospatial. Depuis, je désirais prendre part au développement technologique sans précédent de notre époque.

Pourquoi avoir postulé à l’ONERA ?

À cause de son positionnement unique, entre monde académique et industrie, de sa multidisciplinarité.

J’étais enseignant-chercheur à l’université polytechnique de Turin lorsque j’ai découvert l’ONERA, par l’intermédiaire d’un collègue qui avait fait un stage de fin d’études au centre de Salon-de-Provence. J’ai été enthousiasmé à l’idée de faire de la recherche applicative. Aller d’un concept au démonstrateur permet d’acquérir une expertise complète dans un domaine scientifique.

A l'issue de mon premier post-doctorat, j’ai donc postulé, au Département traitement de l’information et systèmes, à Toulouse. J’ai été embauché en 2016 pour en réaliser un second, puis en CDI en 2018. J’évolue aujourd’hui dans un environnement constitué d’environ 40 experts de niveau international avec lesquels nous avons des échanges scientifiques stimulants, dans une ambiance agréable et conviviale.

Quel est ton quotidien ?

Je suis détaché à 75 % chez Airbus UpNext, une filiale d'Airbus rattachée au département d'innovation (Technology) en charge d'accélérer certaines technologies à travers le développement de démonstrateurs à l'échelle. Je travaille sur le projet ATTOL (Autonomous Taxi, Take-Off and Landing basé vision) entouré de 25 autres spécialistes, en tant qu’expert en loi de commande pour l’avion au sol. Le processus de mon travail prévoit dans l’ordre : la modélisation du système, le développement, l’implémentation et la validation des lois. Après installation de nos algorithmes de contrôle et de vision à bord de l’avion d’essai, modèle A350-1000, je participe activement aux essais en vol. J’analyse et interprète ensuite les données après chaque vol spécifique ATTOL.

Je travaille aussi sur un projet ONERA/CNES dédié au contrôle d’un satellite en présence de perturbations dues au ballotement d’ergol, employant des méthodes de contrôle non linéaires adaptatives. Les résultats très prometteurs laissent envisager des tests sur de maquettes en conditions réelles.

Passionné d’enseignement, j’anime des bureaux d’étude d’automatique à l’ISAE-SUPAERO, en master. Je co-encadre actuellement un doctorant, sur une thèse Cifre (convention industrielle de formation par la recherche) avec SAFRAN Landings System, dédiée à la conception de nouveaux systèmes antiblocage du train d’atterrissage des avions civils.

À quel projet es-tu fier d’avoir participé ?

Indubitablement, le projet ATTOL ! Je ne peux pas tout raconter pour des raisons de confidentialité mais avoir contribué au tout premier développement de systèmes d’autopilotage d’avion civil basés sur des technologies vision a été pour moi une expérience unique et très enrichissante. Pour connaître les résultats détaillés, excepté le premier take-off automatique basé vision déjà communiqué par Airbus en janvier 2020, je vous renvoie vers les déclarations officielles dans les prochains mois. Je peux juste dire que le projet aura atteint tous ses objectifs à fin juin, fin prévue du projet, malgré la période de confinement !

Où te vois-tu dans 5 ou 10 ans ?

Après avoir évolué dans différents environnements, je travaille à l’ONERA, de façon optimale. Je suis heureux d’avoir la liberté de choisir et de participer à différents projets scientifiques de rayonnement international. Je fais à la fois de la recherche théorique et applicative, je peux concevoir un démonstrateur ; collaborer avec des partenaires industriels, comme universitaires. Ce mode de fonctionnement est unique.

J’envisage de passer une habilitation à diriger des recherches, pour former des doctorants et constituer, dans le futur, une équipe. Mais je ne m’interdis pas non plus l’opportunité d’accéder à des postes de management.