Stéphanie, ingénieure en télédétection au Département optique et techniques associées

Stéphanie, ingénieure en télédétection au Département Optique et Techniques Associées (DOTA)Lorsque tu étais enfant, rêvais-tu déjà d’être ingénieure, Stéphanie ?

Pas du tout ! J’envisageais une carrière artistique ; ce métier me paraissait très masculin et ne m’attirait pas de prime abord. Cependant, mes bons résultats en matières scientifiques m’ont amenée aux classes préparatoires. J’ai intégré ensuite une école d’ingénieur en topographie, menant aux professions de topographe et de géomètre expert. Puis je me suis réorientée dans un master en télédétection, et j’ai poursuivi avec une thèse à l’ONERA au Département optique et techniques associées (DOTA), au sein de l’unité de recherche Propriétés optiques des scènes en 2007. Celle-ci avait pour objet le traitement et la simulation d’images aéroportées en milieu urbain, par transfert radiatif. J’ai particulièrement aimé ce sujet, et apprécié l’ambiance de travail, chaleureuse et conviviale.

Pourquoi avoir choisi d’être ingénieur à l’ONERA ?

Pour faire de la recherche appliquée ! Mais j’ai tout d’abord œuvré dans un centre d’essai de la Direction générale de l'armement (DGA) pendant six ans, pour la mesure et la validation de matériel militaire. Ayant fait rapidement le tour de mon poste, j’ai souhaité revenir à l’ONERA, car le caractère innovant et créatif de la recherche applicative me plait. J’ai donc postulé en 2016, et j’ai intégré l'unité de recherche qui m’a accueilli lors de mon doctorat. Je côtoie des experts passionnés par leur métier et ensemble, nous travaillons sur des sujets novateurs, des problématiques inédites et des réponses à apporter qui le sont tout autant… Cela pousse à se remettre constamment en question, et nous sommes valorisés par le succès des solutions que nous avons imaginées. Par ailleurs, être basé au centre ONERA de Toulouse est un vrai bonheur.

Mon métier est axé par exemple sur la détection et la caractérisation de panaches de gaz. À partir d’images hyperspectrales infrarouges, je remonte à leur concentration et au débit de la fuite, ce qui peut être très utile pour gérer des plateformes industrielles de production gazières, d’un point de vue sécuritaire ou environnemental.

Au quotidien, pour cette activité, je travaille en binôme, nous imaginons de nouvelles méthodes de traitement, nous les implémentons puis grâce à des mesures terrain nous les validons. Je participe pour l'instant à une campagne d’essai par an.

J’ai la chance d’avoir un parcours atypique, avec des compétences en topographie, en transfert radiatif ou en physique de la mesure. Aujourd'hui, je développe aussi mes compétences en statistique. Cette multidisciplinarité est un atout pour moi et vient en compléments de compétences dans le domaine de l’Optique indispensables au DOTA. Cela me permet d’apporter parfois un regard différent, voire des solutions différentes. Le fait de ne pas être spécialiste d'un sujet n’a pas été un problème pour entrer à l’ONERA.

Qu’es-tu fière d’avoir accompli ?

J’ai participé au projet NAOMI, déjà en cours à mon arrivée. J’ai intégré l’équipe dont l’objectif était de concevoir une caméra multispectrale pour drone, permettant la détection de fuites de méthane sur site industriel. Cette équipe composée de collègues de Palaiseau et de Toulouse, a travaillé en symbiose entre réalisation et traitement de données. Nous avons obtenu un prototype opérationnel avec des performances uniques au monde. J’ai apporté ma contribution au développement de briques de traitement de données, pour l'amélioration de la détection et pour le passage du traitement en temps réel. Cette caméra a été présentée à la ministre des Armées. Cela a été une grande fierté d’y prendre part, d’un point de vue technique comme humain.

Quels sont tes futurs challenges professionnels ?

Tout d’abord, continuer à apprendre mon métier et intégrer de nouvelles connaissances. Je me sens plutôt l’âme d’un chef de projet même s'il me manque encore un peu d'expérience. Mais j'ai le sens pratique, le goût du travail en équipe et je veux continuer à faire de la science ; je crois que la gestion de projet me correspondrait bien.