Thibaut, tu es monteur en soufflerie, parles-nous de ton métier ?
Je suis Responsable de montages lors des essais en soufflerie. Je m’occupe de toute la partie mécanique et de la mise en place de l’instrumentation dans la maquette. Comme par exemple l’installation d’une balance qui récupère les mesures d’effort, de capteurs et le montage des différentes pièces du modèle à tester. J’effectue également un gros travail en amont, en préparant les câbles adaptés aux exigences de mesures et de contrôles, mais aussi en préparant la ligne de dard, pièce de liaison entre la maquette et la soufflerie. Ces différents éléments peuvent être en mouvement ou fixe, avoir des angles particuliers, ou faire des rotations supplémentaires, peuvent être équipés de moteurs, de vérins ou de systèmes hautes pression ! Chaque essai est différent, c’est justement ce qui me passionne dans mon métier. Je suis également la réalisation des maquettes par le fabricant en concertation avec le responsable d’essai, le service instrumentation, et le client.
L’esprit d’équipe est important pour tes missions, peux-tu nous en dire davantage ?
L’esprit d’équipe est omniprésent à l’ONERA. Le monteur travaille avec l’ingénieur d’essai, le service instrumentation, le labo capteurs et balances, pour du développement technique, voire avec le service compétent dans la haute pression ! Tout dépend des essais. Mais à chaque fois les services concernés travaillent en étroite collaboration en vue d’atteindre un résultat et de satisfaire le client. C’est encore plus vrai pour les essais liés aux technologies en cours de développement à l’ONERA, et dont les résultats intéressent directement les clients. Ceux-ci souhaitent être les premiers à disposer de nouvelles méthodes de mesure pour progresser dans leur process de développement. Dernièrement, pour des essais de technologie de peinture, nous étions aux premières loges vis-à-vis du client qui obtenait ces résultats en cours d’essai. Le travail d’équipe est primordial dans nos souffleries.
Selon toi, la capacité d’adaptation est la qualité numéro un pour être un bon technicien à l’ONERA ?
En effet, dans notre métier, il faut s’adapter à tous niveaux. Côté technologique, on s’adapte aux équipements : on peut travailler sur du matériel datant des années 50, soit qui fonctionne très bien, soit qui doit être modernisé, ou sur des équipements à la pointe de la technologie ! Question maquettes, nous sommes aux avant-postes, car tout ce qui sort c’est l’avenir ! Côté humain, il faut s’adapter aux différents profils pour travailler en équipe et aller de l’avant ; et enfin, s’adapter aux exigences clients, voire météorologiques ! Par ailleurs, il faut aussi être patient : il faut parfois plusieurs années pour être autonome à son poste ou sur des équipements, mais du coup on apprend et on s’épanouit tous les jours.
De quoi es-tu le plus fier dans ton métier ?
Chaque essai est une fierté. Pour certains, il faut être réactif, trouver des solutions rapidement. Parfois il faut ré-usiner des pièces, réaliser des modifications plus ou moins importantes pour que l’essai progresse dans son montage et dans son déroulement. Avec nos compétences, on arrive à trouver de solutions qui sont parfois hors de notre périmètre. C’est gratifiant de partager la satisfaction du client, surtout dans un tel contexte.
Comment envisages-tu ton évolution de carrière ?
Je souhaite continuer d’apprendre et de progresser là où je suis, et accroître mes responsabilités dans le domaine de la maintenance des équipements. De plus, ayant débuté comme apprenti en maintenance industrielle, j’aimerais beaucoup accompagner les nouveaux embauchés. La transmission du savoir est une valeur primordiale à l’ONERA.
